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Vivre en colocation intergénérationelle | Témoignage de vie

Posté par Yann Kahil sur 1 janvier 2021
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Batignolles Immobilier, votre agence immobilière à Paris 17, vous relate aujourd’hui l’expérience de Hoa et Marie-Noëlle qui forment une colocation intergénérationnelle.

 

Bonjour, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Hoa : Je m’appelle Hoa NGuyen, j’ai 29 ans et je fais mes études en Master de santé publique à Marseille. En ce moment je fais un stage au SESSTIME, Sciences Sociales, Économie de la santé et traitement l’information médicale à la Timone de Marseille. Je viens du Vietnam et j’habite depuis septembre 2015 à Marseille chez Marie-Noëlle.

Marie-Noëlle : J’ai 83 ans. J’ai beaucoup voyagé durant ma vie active. À la retraite en septembre 2001, je suis revenu vivre à Marseille pour retrouver mes trois enfants et mes petits-enfants. J’ai récupéré mon appartement dans lequel un de mes fils vivait et c’est alors que j’ai décidé de faire de la colocation.

Marie-Noëlle, pour quelle raison avez-vous souhaité loger des étudiants ?

M-N : Je loue à des jeunes une chambre pas trop chère. En tant que personne âgée, je trouve très sympathique de louer à des jeunes. Ça crée de belles conversations et ça me permet de rester dans l’évolution de la vie — tout évolue très vite en ce moment ! –, et de continuer à apprendre des choses. J’ai des petits enfants du même âge que mes locataires, mais ils ne viennent pas forcément du même milieu. Cela me permet de m’ouvrir aux autres jeunes.

Étant âgée, cela me rassure aussi d’avoir quelqu’un à la maison au cas où il m’arriverait quelque chose de fâcheux. J’ai souvent entendu parler de personnes âgées qui avaient été retrouvées dans leur lit plusieurs jours après leur décès…

Et évidemment, avoir un colocataire dans ce grand appartement, cela m’aide aussi à payer les charges.

Et Hoa, pourquoi avez-vous décidé de vivre chez Marie-Noëlle qui est bien plus âgée que vous ?

Hoa : Au début, c’était pour le loyer qui n’est pas très cher. J’avais aussi besoin des papiers pour le VISA… Mais aujourd’hui, j’y reste aussi parce que je me sens bien chez Marie-Noëlle. Elle est très sympa ! La chambre que je loue est super et le quartier est très calme, entouré par la nature et de la mer. Marie-No habite à Marseilleveyre, au sud de Marseille.

Comment se font les rencontres avec les jeunes qui cherchent un logement ?

M-N : Essentiellement par le bouche-à-oreille. Un jour par exemple, une amie a entendu sur la plage une famille qui recherchait un appartement. Elle leur a parlé de moi et elle nous a mis en contact. Il s’agissait de deux amies. Comme je n’ai qu’une chambre, de 12m², elles sont allées chercher un lit supplémentaire au centre Emmaüs situé à côté de chez moi. Habituellement, je ne loge qu’une seule personne, mais je me suis ouverte à la situation.

En août 2015, je n’avais personne à suivre donc j’ai mis une annonce sur Le Bon Coin. J’ai eu beaucoup de retours et finalement j’ai choisi Hoa. J’étais déjà allé au Vietnam, et j’aimais bien l’idée de vivre avec une étrangère.

Hoa : De mon côté, j’ai effectivement cherché sur Le Bon Coin et je n’ai pas trouvé d’appartements qui me convenaient. Alors j’ai rempli des informations sur ma formation, sur mes tarifs mensuels pour un appartement, etc., et finalement c’est Marie-Noëlle qui m’a trouvée sur le site et m’a contactée !

Connaissez-vous d’autres personnes qui sont en colocation intergénérationnelle ?

M-N : Oui, je connais une dame qui fait ça dans un autre bâtiment de la même résidence. Je crois cependant qu’elle n’entretient pas du tout les mêmes rapports avec les étudiants. Elle ne prend que des filles et elle est très souvent à Paris, je crois. Pour elle, cela doit être une manière de faire garder l‘appartement, je pense.

Vous vivez des moments ensemble avec votre logeuse / colocataire ?

Hoa : Je ne suis pas tout le temps à la maison, je mange aussi régulièrement à la faculté pour le midi. Et le soir, on mange presque tout le temps ensemble. On se fait des plats qui nous plaisent à toutes les deux. Quelques fois, je cuisine des plats traditionnels vietnamiens que je partage avec elle.

De quoi discutez-vous ?

Hoa : Quand on est ensemble, on parle de beaucoup de choses. Elle me pose des questions sur mes études, sur ma vie au Vietnam et ma vie en France, mes amies, ses amies… Nous avons partagé beaucoup de choses, comme des copines !

Nous n’avons pas la même génération et pas les mêmes origines, mais c’est ça qui rend nos conversations intéressantes. Elle me parle de beaucoup de sujets que je ne connais pas. Elle m’a souvent donné des conseils ; par exemple quand j’ai des problèmes avec des amis et que je ne sais pas comment réagir culturellement avec eux, elle m’explique et m’écoute. Ça me fait du bien. J’ai par exemple raconté à Marie-Noëlle que ma mère souhaite que je me marie, car j’ai 29 ans — ma mère n’accepte pas le fait que je souhaite vivre toute seule. Alors Marie-No m’a écoutée puis m’a raconté ses histoires avec des Africains quand elle habitait là-bas… ça m’a fait du bien d’échanger avec elle.

Marie-Noëlle, vous faites apparemment preuve d’une grande écoute avec vos colocataires. N’avez-vous pas l’impression parfois d’être un peu une maman ou une grand-mère pour les jeunes que vous hébergez ?

Marie-Noëlle : Tout à fait ! Pas pour tous les jeunes avec qui j’ai vécu, mais pour Hoa, je pense effectivement être un peu comme sa grand-mère.

Je l’écoute beaucoup et je la rassure donc en lui disant qu’elle a une formation et qu’elle peut trouver un bon travail, s’émanciper ! Je lui dis que ses parents ne vont pas la rejeter si elle n’est pas mariée.

Je devais encore être dans le Jura lorsqu’elle est arrivée. D’habitude dans ces cas-là je me débrouille pour donner les clefs aux nouveaux arrivants et je redescends plus tard, je leur fais confiance. Mais j’ai compris dans nos échanges mails que Hoa risquait d’avoir des problèmes d’adaptation si elle était seule à l’arrivée. Je suis donc revenue plus tôt à Marseille pour l’accueillir et lui faire découvrir les lieux. Je pense que ce sont aussi le rôle et le devoir d’un loueur de faire ça.

Aujourd’hui, nous mangeons ensemble et nous nous envoyons des SMS si l’une d’entre nous n’est pas là. Nous faisons tout à deux ! C’est la première jeune avec qui c’est la vraie vie commune ! Avec les autres colocataires, nous ne mangions pas forcément ensemble par exemple.

Et finalement, qu’est-ce que vous apportent ces relations avec vos jeunes colocataires ?

M-N : J’apprends la vie des jeunes de maintenant : la façon dont ils appréhendent la scolarité par exemple, leurs loisirs, leur vie familiale — parce qu’ils en parlent beaucoup ! Un Mexicain est resté longtemps chez moi. J’ai appris beaucoup de choses sur lui et sur le Mexique. J’ai appris par lui qu’on respectait énormément les personnes âgées au Mexique par exemple. Nous nous entendons très bien. Je l’ai invité dans le Jura et je suis partie en vacances chez lui au Mexique pendant un mois ! Quand nous sommes à Paris en même temps – il y travaille aujourd’hui —, on s’appelle et on passe l’après-midi ensemble.

Avez-vous un souvenir en particulier qui vous a marqué durant ces années de colocation intergénérationnelle ?

M-N : Oui, par exemple, un colocataire mexicain m’a un jour demandé s’il pouvait inviter six ou sept personnes pour dîner à l’appartement. J’ai accepté sans souci. Quand ils se sont mis à faire la cuisine, je me suis éclipsée dans ma chambre. Vers 20h30, on a toqué à ma porte. « Marie-Noëlle, tu viens manger avec nous ? Le repas est prêt ! » J’ai donc dîné mexicain avec une bande de jeunes, que des gars ! Ils n’ont pas trop mis de piment juste pour moi. On a bien ri ! Je ne m’attendais pas du tout à être invitée dans mon propre appartement ! *Rires.

En 17 ans de colocation avec des jeunes, je n’ai jamais eu aucun problème ! Et l’année prochaine, quand Hoa partira, je demanderai à quelqu’un d’autre de venir ! Je réfléchis à baisser plus encore le loyer, mais en échange, que l’étudiant fasse le ménage dans l’appartement. Je sais que ça se fait beaucoup et étant âgée, cela me soulagerait un peu, d’autant plus que je ne veux pas avoir de femme de ménage.

Finalement, aurais-tu préféré vivre avec des jeunes en coloc ?

 

Hoa : Je ne veux pas déménager, mais si je devais trouver une autre personne en coloc, alors je préférerais des personnes ayant le même âge ou presque, à 5 ans près. Je n’aimerais pas vivre avec des gens trop jeunes par rapport à mon âge. Peut-être que je suis aussi difficile et un peu âgée aussi. *Rires.

Merci à vous deux, nous vous souhaitons encore pleins de belles discussions ensemble !

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